Chapitre 5 : Un instant de réflexion

 

Les pas du Ranger étaient silencieux alors qu'il gravait le sommet de la colline. Aucun rocher ne bougeait, aucune brindille ne se rompit. Comme si la nature Elle même guidait ses pas.

Il atteint le sommet de la colline, et vit le moine, qui lui tournait le dos. Le regard de ce dernier semblait perdu dans le paysage, les Plaines de Karana à l'Ouest, et les Commonlands à l'Est. Le ranger s'approcha silencieusement, vers celui qu'il était venu chercher.

"Bienvenue, Avatar", dit le moine, sans se retourner. "Les préparatifs sont-ils finis?"

Le ranger s'arrêta et se sourit à lui-même. "Les rangers de Surefall sont prêts, et les Chevaliers du Tonnerre rassemblent leurs forces. Et vous, mon ami, avez une ouïe excellente."

"Ce ne sont mes oreilles qui m'ont dit que vous arriviez. Vos talents n'ont pas d'égal. Karana a bien choisi."

"Je me demande si c'est vrai", répliqua le ranger. "Il me semble que c'était hier que j'étais encore Askr the Lost, un réfugié contraint dans une caverne du Plan des Orages. Pourquoi Karana aurait choisi quelqu'un comme moi pour le servir?"

Le moine se leva et se tourna vers le ranger. "Il est normal de te poser tant de questions, surtout quant elles sont si pieuses. Mais de la même façon dont je fais confiance en la sagesse de Quellious, tu dois croire en la décision de ton maître. Quel que soit ce que tu étais avant, tu es maintenant l'Avatar des Orages, et tu as une tâche qui t'attends".

Le ranger acquiesça. "Tu as raison. Excuses mes craintes. Quand le temps arrivera, je ferai ce qui sera nécessaire."

Le moine sourit. "Je sais que tu le feras, mon ami. Puissions-nous tous deux nous montrer dignes des destins qui nous attendent."

"Qu'en est il de tes préparatifs, Avatar? Frreport sera-t-elle prête?"

Le front du moine se plissa. "Bien que peu nombreux, les Chevaliers de la Vérité vont s'en retourner défendre la ville. Leur sens du devoir est indéfectible. Ce ne fut pas facile d'obtenir la même chose de l'Ordre Ashen, cependant. La rébellion les a frappé de plein fouet, et nombreux sont ceux voulant faire fî de leurs devoir et rester seuls dans leur forteresse isolée. J'ai heureusement réussi à les convaincre. Grâce au devenir de la ville, comme je le supposai. Le Seigneur refusai de croire qu'une quelconque armée puisse mettre en péril son règne, et a choisi d'ignorer les menaces. Cependant, nous pouvons être certains qu'il défendra ses frontières quand il se rendra compte qu'aucun autre choix ne s'offre à lui."

Le ranger acquiesça. "J'ai senti la même résistance auprès de la famille Bayle. elle ne semblait vouloir accepter que l'armée de Rallos se reconstituait, malgré les preuves qu'elle pouvait en avoir."

"Les Rois et les Dictateurs ne voient que ce qu'ils veulent voir", répliqua le moine. "Mais il est un temps où la vérité ne peut être ignorée. Et ce temps approche".

"Ouais. Les Orcs du nord se rassemblent. je le pense pas qu'Halas soit capable de contenir leur assaut bien longtemps."

"J'ai le même sentiment pour Gukta. Les Ogres la reluquent avec envie, et leurs chefs vouent une haine viscérale pour les Froglocks. Mais les habitants de Gukta se refusent à quitter les terres qu'ils pensent leurs avoir été léguées par Marr, et ce, quel qu'en soit le prix."

Le ranger se déplaça jusqu'au sommet de la montagne, et jeta un regard circulaire tout autour de lui. De ce point de vue, il lui semblait pouvoir voir jusqu'aux confins d'Antonica. Il soupira et baissa le tête. "Tant de morts vont se produire. Es-tu sur qu'il n'y a aucun autre moyen?"

Le moine resta silencieux durant quelques instants, puis parla d'une vois douce mais assurée. "J'ai souhaité qu'il y ait une autre réponse, mais il n'y en a aucune. Bien que le chemin vers le Plan de la Discorde ait été clos, son influence tient toujours Norrath sous son jougs. L'Equilibre doit être rendu à ces terres et cet Age de la Guerre doit prendre fin. Mais il y a un terrible tribut qui doit être versé. Notre devoir est que ces deux cités doivent survivre, parce qu'avec les heures sombres qui viennent, toutes deux doivent perdurer."

Le ranger acquiesça à nouveau et se tourna vers le moine. "Alors nous ne pouvons échouer. Mon seul regret est de ne pouvoir en sauver plus".

Le moine ferma les yeux et devint silencieux. Le ranger le regarda, se demandant si son allié en savait plus que ce qu'il disait. Les minutes s'écoulèrent, sans qu'un mot soit dit. Enfin, le moine prit la parole.

"Ecoutes ce bruit, et souviens-t-en"

"Quel bruit?"

"Le silence", répliqua le moine alors qu'il s'éloignait du ranger. "Il ne s'attardera plus longtemps".

Le ranger le regarda s'éloigner, alors que lui même quittait le sommet. "Rien ne s'attarde" répliqua-t-il au vent. "Rien ne s'attarde".

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